
ENCELADE PROJECT... UN CONCEPT DÉVELOPPÉ PAR OLIS
Prenez part au voyage avec l'équipage
ENCELADE l'une des 62 lunes de Saturne ... En 2019, des traces d'éléments constituant les bases pour que la vie soit présente sont détectées. Il est alors décidé de mettre en place une mission pour envoyer un équipage sur place... 20 ans plus tard l'équipage est prêt et le voyage peut commencer.
Le musicien OLIS a créé cette histoire, scénarisée par l'écrivaine Alvyane Kermoal. Il utilise cette trame pour créer les morceaux qui vont illustrer l'histoire et expliquer les personnages. Un travail sur l'image est également
fait, le dessinateur Julien Bartissol est chargé de donner vie aux personnages et de nous offrir un visuel de l'histoire.
Le projet est en développement, tous les morceaux ne sont pas encore là et... ce n'est que la première partie ;)

HISTOIRE
Texte complet
Encelade… un mot, un nom, une épopée… peut-être même une folie. Encelade, l’une des 60 lunes de Saturne où la vie serait sans doute possible.
Tant d’années à patienter, à analyser, à étudier cet Éden spatial. 20 ans à espérer que l’on puisse trouver de quoi créer une colonie humaine, à se préparer pour ce voyage d’une vie. Que se cache -t-il sous la glace ? derrière les geysers d’eau ? 20 ans pour que le projet Encelade soit enfin concret… aujourd’hui en 2039.
Nous y sommes. C’est le jour J. Celui que nous espérions tous. Celui que nous redoutons tant. Six membres d’expéditions, six vies totalement différentes les unes des autres, six espoirs qui forment cet improbable équipage que les autorités terriennes ont composé. Cinq hommes et une femme qui se sont préparés depuis des années pour ce jour particulier, cet instant terrifiant où ils quitteront leur Terre natale.
Un petit rire m’échappe. Ma Terre natale ! Oh oui, j’y suis née, mais je suis… tellement différente, toujours en décalage que j’en arrive à me demander qui je suis vraiment… Il suffirait d’un test… un seul petit test pour découvrir ma vraie nature. Seulement, je n’en ai pas le courage. On sait qu’il existe des métis humain-extraterrestre depuis déjà longtemps. Certains les appellent les hybrides. C’est sans doute pour cela que je n’ai encore rien fait. C’est vrai, quelle serait la réaction de ceux qui m’entourent si jamais ce test confirmait ma plus grande crainte.
Mon regard se porte sur Titan qui s’occupe de l’interface du vaisseau avec le capitaine Cassini. Titan et moi serions alors, les êtres les moins humains qu’il soit de cette expédition. Cet être synthétique est considéré par tous comme « l’homme à tout faire » capable de sortir hors habitacle sans trop de risques, de réparations trop difficiles ou dangereuses pour un terrien. Un frisson d’appréhension me parcourt. Nous le considérons tous comme… jetable. J’en ai soudain honte.
Il se redresse et plonge son regard dans le mien. Il semble si profond, si inquisiteur. N’est-il qu’un androïde synthétique à notre service ? Est-il doué d’une conscience lui donnant plus d’humanité qu’à nous-mêmes ? Titan ne sourit pas, pourtant ses yeux semblent refléter les affres de son âme. Les affres de son âme… comment puis-je lui prêter de telles possibilités ? David Cassini le rappelle à l’ordre.
Ai-je vraiment envie de quitter ce monde pour voyager vers l’inconnu pendant 3 ans et demi. J’ai peur de me planter… encore une fois ! Mes choix sont tous guidés par mon besoin continuel de liberté, d’envie de me dépasser, par ma curiosité féroce. J’ai bien essayé d’être comme les autres. Mais, j’étouffe. Je me sens étrangère de moi-même. 35 ans à être une autre.
– Aurore, bon sang ! Mais réveillez-vous ! Donnez un coup de main à Herschel. Il semble un peu perdu.
Cassini me montre d’un mouvement de tête le scientifique du groupe. Il n’a pas l’air si perdu que cela, mais je suppose que le capitaine considère que la civile que je suis, n’a pas à être là. On ne s’entend pas plus que cela tous les deux, il faut bien le reconnaître. Le professeur Herschel hausse des épaules dans un signe qui se veut fataliste. Sans plus attendre, je l’aide à s’installer. Nous avons chacun nos quartiers. Tout a été pensé pour que nous ne nous marchions pas sur les pieds. Le vaisseau, nouvelle génération, construit pour notre périple est spacieux. Ce n’est pas une fusée ou une navette… non… c’est un vaisseau comme ceux qui peuplaient nos films d’aventures spatiales lorsque nous étions encore des gosses.
Je pose William dans sa « chambre » pour le décollage. Herschel fixe son compagnon avec de la culpabilité dans son regard.
– Professeur, cela ne sera que le temps du départ…Vous le savez bien. Vous n’avez pas à vous en vouloir.
Le miaulement de Willie, comme nous l’appelons tous, ne m’aide pas à réconforter le professeur qui se sent plus malheureux encore.
– Je sais que vous avez raison Aurore, mais je ne peux pas m’empêcher d’être désolé de sa condition.
Puis, se tournant vers son félin binôme…
– Ne t’inquiète pas mon grand. Je te rends ta liberté juste après notre départ.
L’interphone grésille.
« Tout le monde en place. Nous allons partir »
Le pilote vient de nous appeler et au même instant, Huygens, l’ingénieur-mécano de l’Encelade project passe la tête par le chambranle de la cellule.
– Vous venez ! Sinon, on va entendre Cassini se plaindre pendant tout le voyage… et il est très très très long ce voyage.
Je laisse échapper un petit rire et le professeur approuve d’un signe de tête en souriant. Nous connaissons tous le caractère de notre responsable d’expédition et nous n’avons pas particulièrement envie d’avoir confirmation aujourd’hui. Avec empressement, nous suivons Huygens.
Je l’aime bien. Il existe en lui une lumière que je trouve rassurante. Son regard devient triste pourtant, par moment, lorsqu’il ne se sent pas observé. Il est vif et réactif. Cela se voit dans chacun de ses gestes. Sa façon de parler et directe, son sourire franc. Je pense que c’est justement ce qui me plaît chez lui. Il ne se laisse pas envahir par la morosité et je peux être moi-même sans crainte de jugement.
L’excitation nous gagne tous. Les souffles s’accélèrent. Les gestes se font plus précis. Chacun connaît son rôle et se met en place. Ma peau se couvre de chair de poule me faisant frissonner. Oh non, je n’ai pas peur ! Je n’ai plus peur. Un sourire volontaire et fier étire mes lèvres. Nos regards à tous se croisent, comme pour nous renvoyer des énergies positives des uns aux autres. Une force intense, un feu violent nous anime. Personne sur Terre ne peut seulement imaginer ce que nous ressentons à cet instant précis. Une communion, nous nous savons différents mais surtout, complémentaires !
Cassini et Obéron, notre pilote, sont aux commandes. Ils tiennent notre destinée entre leurs mains. Une seule erreur et ce sera notre fin. Je fixe l’écran central. Nos proches sont dans la salle de contrôle… enfin, ceux de certains de mes compagnons. Je n’ai plus rien qui me retienne sur cette planète. L’ex-femme du capitaine est accompagnée de leurs enfants. Cassini les fixe avec intensité sans vraiment s’intéresser à celle qui fut son épouse. Je ne sais pas ce qu’il a dans le cœur, mais, il semble souffrir. Va-t-il les revoir un jour ? Et comment sera-t-il accueilli ? Tant de questions sans réponse. Les parents de Huygens sont bouleversés et fiers tout à la fois. Leur deuxième fils est là également. Il semble se redresser sur son fauteuil roulant. On sent le lien qui unit les deux frères. J’en suis abasourdie. Comment Huygens peut avoir le courage, à moins que cela ne soit la folie de quitter les siens. Ils sont si proches ! Je ne sais que penser. Je ne reconnais un collègue du professeur qui lui fait un signe de victoire. Herschel sourit mais ne répond pas. Obéron et Titan n’ont pas le moindre regard pour l’écran trop absorbé par leurs actions sur l’interface. Enfin, peut-être…
Aurions-nous tous une raison plus profonde de faire ce voyage historique ? Nous racheter de nos fautes ? Nous découvrir ? Nous pardonner ?
10… les lumières s’éteignent et seules les leds de décollage sont actives.
09… l’image sur l’écran change et l’on découvre notre planète bleue.
08… Nous allons bientôt nous décrocher de la station internationale qui nous a accueilli pendant une semaine.
07… je souffle doucement. Serais-je plus à l’aise dans l’espace ?
06… Tout le monde est concentré et on sert les poings.
05… Nous n’allons sans doute pas revenir.
04… Nous éloigner de notre civilisation…
03… Pour une nouvelle colonie...
02… Les prémices d’une nouvelle vie…
01… Sur une lune de Saturne…
Décrochage… pour Encelade… notre projet.
Le vaisseau s’écarte de la station internationale. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure. On voit la Terre s’éloigner. Adieu… ma vieille amie… si on ne se revoit pas… j’espère que l’humain arrêtera de te détruire.
Une larme coule le long de ma joue à mesure que le vaisseau s’éloigne.
3 ans et demi plus tard
J’en ai marre ! Je n’aurai jamais pensé que notre immense vaisseau soit finalement si minuscule.
Nous ne sommes pourtant que six. Et c’est déjà trop ! Nous nous sentons prisonniers de notre condition de voyageurs. Seul Titan semble ne pas être affecté par ce stress environnant.
3 ans et demi de voyage et l’impression qu’il ne s’arrêtera jamais. A peine étions-nous partis que nous avions un problème. Un débris de l’un de nos anciens satellites nous avait percutés. Les dégâts furent importants et nous avons alors perdu un moteur. Nous n’étions partis que depuis trois heures et l’Univers nous rappelait que nous n’étions rien, ni personne. Il nous remettait à notre juste place en ironisant notre trop grande confiance en nous.
Cependant, Obéron et Cassini furent parfaits. Le capitaine s’était levé et avait donné ordre à Titan de le suivre. Il leur fallait connaître l’étendu des dégâts pour intervenir. Cassini s’était dirigé sans la moindre hésitation vers le sas où se trouvaient les combinaisons. Nous avions pris conscience qu’il aurait très bien pu laisser Titan faire le sale boulot. Après tout il n’était qu’un synthétique. Je pense que c’est à cet instant que notre opinion sur notre chef d’expédition s’est vu être transformée. Il était un leader, plein de courage et de droiture. Il nous l’avait prouvé par son acte. Les heures, qui suivirent, avaient été terriblement éprouvantes pour nous tous. L’aventure allait-elle s’arrêter là ? Les années de travail collectif, de mise en condition n’auraient-elles en fait aucune utilité ? Nous étions tous à vaquer à nos occupations, mais aux aguets. La tension palpable gagnait en intensité. Nous ne parlions pas comme pour conjurer je ne sais trop quel mauvais sort. Finalement, à la fin de la deuxième heure, tout fut rentré dans l’ordre.
Le capitaine et Titan étaient revenus. Le synthétique soutenait Cassini qui semblait épuisé. Les dernières vérifications furent faites et nous avons pu repartir.
Il est étrange de découvrir qui, nous accompagne, lorsque la solitude de l’espace nous gagne. Bien sûr, nous avions tous nos taches à faire, mais, je n’avais pas pu m’empêcher d’observer mes congénères. Au début tout le monde se parlait, se cherchait comme pour se dire qu’il ne serait jamais seul, sauf, que l’on n’avait plus le moindre repère, plus de référence. Il m’était difficile de me dire que nous devions tout recréer. Le professeur Herschel était souvent dans son laboratoire et le regarder discuter avec willie m’amusait beaucoup. Il donnait l’impression de ne pas vraiment être là. Si le chat était à l’origine un simple animal d’expérimentation, il était devenu, pour le professeur, son ami et confident.
Pour ma part, il serait difficile de le juger, car moi-même je venais en cachette pour prendre dans mes bras le félin. Ses ronronnements me faisaient un bien fou. Herschel me surprit une fois. Il s’arrêta sur le seuil de la porte et me regarda avec intensité.
– Pensez-vous que nous avons la moindre chance de créer une nouvelle civilisation sur cette lune ? D’être les précurseurs de cette vie jusqu’ici seulement imaginée.
Dans son regard brillait l’éclat du défi. Voulait-il une quelconque reconnaissance ? Était-il dans cette expérience pour devenir une sommité scientifique ? Je restais un instant totalement silencieuse. Les questions se propageaient dans ma tête. Nous avions tous des secrets et des raisons différentes d’être là. Cela me fit peur et je me voyais soudain, les analyser pour ne pas me laisser surprendre.
– Nous le sommes, par la force des choses, que nous parvenions ou pas à créer une colonie.
Je n’eus pas d’autres mots à lui dire. Il parut pourtant satisfait de ma réponse et pris Willie dans les bras en souriant.
Chaque jour, nous nous devions de faire une sorte de journal de bord, de journal intime pour exprimer ce que nous ressentions, ce que nous vivions. J’ai même pensé que willie n’était pas le seul rat de laboratoire dans ce vaisseau.
Je déteste devoir parler devant cet écran si impersonnel, froid. Le sentiment de n’être plus personne est puissant lorsque l’on se regarde dans le moniteur. Est-ce vraiment moi qui parle ? Où un autre moi, d’une autre dimension ?
Étais-je la seule à perdre la tête ?
Plusieurs fois pendant ces longues années, je surpris le capitaine dans d’étranges monologues. Je passais devant la salle d’enregistrement et l’entendais parler, mais, pas comme d’habitude. Sa voix était sombre et puissante. L’enregistreur n’était pas allumé. Pour autant, son visage était dirigé vers lui. Il parlait à quelqu’un, que lui seul pouvait voir.
Il regrettait de ne pas pouvoir serrer ses enfants dans ses bras, qu’il avait fait une erreur en partant si loin d’eux, qu’il n’était pas le moins du monde certain de pouvoir revenir un jour. Il s’arrêtait, écoutait, puis reprenait de plus bel le fil de la discussion. Je compris qu’il s’adressait à sa femme, comme si elle était devant lui. Qu’il l’aimait toujours, mais trop de choses était venues se mettre entre eux, qu’il ne lui en voulait pas d’être partie. J’aurai pu croire que sa conversation n’était qu’une façon de remettre de l’ordre dans son esprit, seulement je compris très vite que ce n’était pas le cas. À plusieurs reprises, je surpris le capitaine Cassini à parler seul à des êtres imaginaires. Il semblait absorbé par ses étranges conversations… mais le plus perturbant, c’était qu’il redevenait le Capitaine sûr de lui en quelques secondes. Était-il devenu fou ?
Obéron nous faisait rire en faisant des imitations de son héros préféré, Han Solo lorsque nous étions tous ensemble en salle de repos. Il prenait plaisir à recréer les scènes qu’il avait préférées dans la grande saga. Seulement, je ne pouvais pas m’empêcher de voir des éclairs de tristesse lorsqu’il parlait de mission de vol. Son regard s’illuminait de fierté à l’instant où il parlait de son père. Je n’ai jamais trop compris. Je sentais un manque terrible qui le dévorait. Notre pilote est le meilleur de tous… enfin sur la Terre avant notre départ. Il tient lui aussi son journal mais rien de particulier ne filtre sauf quand il exprime à son père ce qu’il aimerait lui dire, voir dans ses yeux de la fierté. J’ai appris que le jour de sa nomination pour nous piloter vers Encelade, son père s’était écrasé avec son avion. Les circonstances, cependant, semblent étranges et peu claires.
Obéron ne sait pas trop comment prendre les choses, mais il se pose bien des questions. Il a même fini par se dire que s’il avait eu ce poste… c’était justement pour éviter d’enquêter et de poser trop de question.
Je ne les connais pas si bien que cela. Pas plus que je ne me connais moi-même. Cassini part dans ses monologues philosophiques où une étrange mélancolie le gagne de plus en plus souvent. Obéron est sur le qui vive, à toujours vérifier dix fois les instruments de bords pour être certain que rien de « spécial » n’arrivera. Il est souvent secondé par Titan.
Titan… humain ? Machine ? Hybride ? Rien n’est moins sûr. Je sens qu’il s’interroge sur lui-même. D’ailleurs, lors d’une conversation sur nos visions de la colonie à venir, si elle se devait d’exister un jour, il est intervenu pour demander qu’elle serait alors sa place dans ce « nouveau monde ». Imaginez ma surprise en l’entendant expliquer, que même s’il n’était pas à la base, composé d’un corps organique, rien ne l’empêchait de ressentir et d’avoir des désirs qui lui étaient propre. Herschel avait sursauté. Il l’avait regardé avec un regard nouveau, inquisiteur, intéressé. Celui du scientifique qui souhaite décortiquer son rat de laboratoire pour en connaître les moindres secrets. Un froid m’avait envahi, m’avait transi. Je ne pouvais pas faire part de mes propres questionnements à Herschel, car je ne devrais alors plus, qu’un sujet d’étude.
Titan avait-il ressenti cela lui aussi ? Ressentir ? Peut-il ressentir ? Je crois que oui, car dans ses yeux j’ai vu la lueur de la crainte. Il a une conscience. Il apprend de nous. Synthétique de corps, mais déjà peut être bien plus humain que nous-mêmes.
J’aime être avec Huygens et j’ai finalement fini par apprendre d’où venait sa tristesse. Il est le seul avec lequel je me sens en confiance, ou je me confie un peu plus. Je crois que ce petit génie du bricolage, cet ingénieur hors norme se sent bien avec moi également. Il m’a avouée être responsable de l’état de son frère et qu’il s’en voulait terriblement. Il avait beau être jeune lors de l’accident, Huygens avait la responsabilité de son acte sur ses épaules. Couper les freins du vélo de son petit frère pour faire une farce ne fut pas sa plus brillante idée. Mon esprit pragmatique lui avait alors rappelé que sans cela, il ne serait pas devenu par la suite celui qu’il était aujourd’hui, ni le défi qu’il s’était mis en tête.
Une bien maigre compensation, j’en suis tout à fait consciente, mais je suis triste à le voir se punir comme il le fait derrière ses airs de jeune homme plein d’humour et de vie.
– Tout le monde à sa place dans la salle de contrôle… Nous… Nous arrivons… Nous arrivons enfin !
Sans attendre, je me précipite à mon poste, comme tous mes compagnons. Un sentiment de déjà vu m’envahit. La peur aussi. Une peur puissante, étouffante, débordante, que je ne parviens pas à canaliser. Nous allons toucher au but. La dernière trajectoire… le dernier pas qui va nous faire toucher cette lune. Pourquoi ai-je si peur ?
Obéron, Cassini, Titan, Hyugens, Herschel sont aussi stressés que je peux l’être. Je le lis sur leurs visages. L’écran laisse apparaître la Lune. Encelade est là, devant nous. Mon souffle se fait plus court. Mon cœur bat plus fort. Soudain, Cassini hausse le ton.
– Écoutez ! Elle chante !
Nous nous tournons tous vers lui. On va arriver se mettre en orbite et lui, il perd la tête. Ce n’est vraiment pas le… mais… mais… il a raison.
Encelade chante sa mélodie à Saturne. Sa voix se fait d’ondes qui s’élèvent plus ou moins fortes. Nous écoutons avec attention, hypnotisés, émerveillés par ce que l’univers nous révèle. Cette musique a quelque chose d’étrange et pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire que je la connais. Je n’ai pas envie qu’elle s’arrête… je crois qu’aucun de nous n’a envie qu’elle s’arrête. Encélade nous chante sa douce sérénade, nous appelle…
On se regarde tous… Le voyage est terminé… Cependant, l’aventure ne fait que commencer.
